Le stress à l’origine de troubles du comportement alimentaire ?
Quelques chiffres (1)
Manger parce qu’on est stressé ou avoir l’appétit coupé par le stress n’est pas seulement un truc d’adultes. Les enfants aussi sont concernés. Manger sur le coup de l’émotion est mauvais pour la santé et serait à la base de nombreux cas de surpoids. En France, il s'agit de 18% des enfants en CM2 qui sont en surpoids et 4% qui sont obèses (2). Et tous les enfants qui mangent émotionnellement ne sont pas en surpoids.
Ainsi, en moyenne, un quart des parents d’enfants âgés de 5 ans affirment que leurs enfants font preuve d’une forte désinhibition face à la nourriture. De plus, 63% des 5-13 ans mangent plus ou moins en fonction de leur humeur (1).
Il y a donc un lien entre humeur et appétit, et entre stress et appétit chez les enfants.
Le stress ne fait pas manger n’importe quoi
En plus, souvent, l’alimentation émotionnelle est attirée par les nourritures dites hautement palatables (sucres, gras, textures molles etc.), qui sont bien évidemment les moins intéressantes sur le plan nutritionnel et les plus génératrices de surpoids.
Pour faire simple, pour la majorité des enfants aussi, il est plus réconfortant de manger un chocolat que de grignoter un brocoli ! Le cerveau éprouvera plus de plaisir car son système de récompense, celui qui apaise, sera plus facilement activé avec du sucre et du gras, qu’avec du vert.
Stress, ennui, et émotionalité alimentaire
Mais, tout le monde a pu constater ce lien fort entre stress et alimentation pendant la crise Covid.“ Liés à la santé mentale et au stress, les choix alimentaires, la réactivité alimentaire et la suralimentation émotionnelle ont été les trois piliers de l'alimentation des enfants pendant le confinement”(3).
L'augmentation du stress, causée en partie par la perméabilité entre leur vie professionnelle et personnelle, a entraîné une plus grande autonomie laissée à l'enfant chez 42% des parents. Ils se sont ainsi montrés plus permissifs, se laissant parfois influencer sur l'horaire des repas ou instaurant moins de limites de quantité et de qualité alimentaire.
La consommation en dehors des repas a par exemple été en hausse chez 36% des enfants**.**
Cette suralimentation émotionnelle est d'autant plus forte si l'enfant était confronté à l'ennui. Or, 53 % des parents d'enfants ont constaté une hausse de l'ennui chez leur enfant au cours du confinement.
Les parents ont également pu proposer facilement (trop) un aliment-réconfort à leur enfant pour le calmer ou l'apaiser. Ces nouvelles habitudes se sont installées, il s’agit maintenant d’essayer de les déconditionner, c’est-à-dire déconstruire cet apprentissage et le remplacer par un apprentissage plus sain pour leur santé physique et psychique.
Le conseil diét’ :
Si votre enfant a tendance à grignoter à cause du stress, essayez de proposer des grignotages à la meilleure qualité nutritive possible : fruits, bâtonnets de légumes crus, gâteaux maisons cuisinés avec moins de graisses et de sucres, fruits secs, yaourt…
Un conseil psychologique simple :
Apprenez à votre enfant des méthodes variées de gestion du stress pour que la nourriture ne devienne pas son seul outil face à l’ennui et au stress. Proposez-lui d’autres outils, comme les outils des programmes Koalou par exemple. Il se construira une boîte à outils anti-stress riche et adaptable à toute situation, utilisable pour la vie.
Sources:
3. Child behaviors, parental feeding practices and food shopping motivations during the COVID-19 lockdown in France : (How) did they change ? - questionnaires en ligne auprès de 498 parents d'enfants âgés de 3 à 12 ans, Kaat P. et al, Appetite, (2021)